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La rage de vivre

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Extraits du livre

 CHAPITRE 1 : LA PRÉMONITION

[…] j’aurais aimé lui parler de mes prémonitions. Lui demander si elle aussi avait pressenti qu’elle se retrouverait un jour en fauteuil roulant. Mais je me suis toujours abstenu.

 

Une des dernières fois que je lÂ’ai vue, lÂ’annĂ©e scolaire tirait Ă  sa fin. Je lÂ’ai aperçue au loin, mais elle ne me voyait pas. Elle attendait lÂ’ascenseur et me tournait le dos. Je suis passĂ© derrière elle, et je me suis dit intĂ©rieurement : « Allez mon gars, profite de tes jambes, car cela achève. Â» Je claquais alors mes talons de bottes de cow-boy sur le sol en marchant. Je le faisais de façon si forte que le choc se rĂ©percutait dans tout mon corps. Incroyable ! Plus le temps passait, et plus mon pressentiment devenait puissant et persistant. [Â…] JÂ’Ă©tais maintenant convaincu que ce nÂ’Ă©tait plus quÂ’une question de temps.


 CHAPITRE 2 : LÂ’INÉVITABLE

[…] j’ai entendu un énorme bruit sourd : « TLOCK ». Je l’ai entendu si fortement qu’il m’a fait mal aux oreilles. Bien voyons, que m’arrive-t-il ? me répétais-je. Mon corps ne m’écoute plus. Mes jambes, mes bras, ne veulent plus bouger.

 

[…] Quelle angoisse de savoir qu’on va mourir dans les prochains instants sans pouvoir faire quoi que ce soit. Je crois que la seule personne qui puisse me comprendre est un prisonnier condamné à la peine capitale, et qui attend son exécution dans le couloir de la mort. Néanmoins, ce dernier a sans doute mérité son sort, alors que moi j’étais un bon petit gars. « Était », c’est bien cela, car je ne suis plus de ce monde.


 CHAPITRE 3 : UN NOUVEL UNIVERS

[…] « Est-ce vraiment un médecin ? » Tu demeureras paralysé. Tu ne marcheras plus. Ces deux phrases résonnaient sans cesse dans ma tête. De toute évidence il faisait erreur, ou il était complètement cinglé. Cela n’avait aucun sens, je n’y croyais pas. Les bras et les mains, en plus ? Ah non ! Impossible, voyons donc. « Tout va se replacer. Il ne me connaît pas. Décidemment, il ne sait pas à qui il parle. Je vais m’en sortir, je suis un winner. Jamais un gagnant tel que moi ne pourra s’avouer vaincu. Donnez-moi simplement un tout petit peu de temps et je vous surprendrai. Vous verrez bien, mon cher. »


 CHAPITRE 4 : LA RÉADAPTATION

[…] Les jours et les semaines continuèrent de passer. Ma concentration, lors de mes traitements, était très difficile, car je n’avais toujours que cette même idée en tête : remarcher. Il n’y avait rien à faire, j’étais incapable de m’habituer à ce fauteuil roulant aussi large qu’un char d’assaut.

 

[…] Mais le pire, ce fut d’affronter le regard des gens au centre d’achat. Moi qui étais habitué de faire tourner les têtes avec mon corps d’athlète… À présent, c’était complètement différent. Le collier cervical et le fauteuil roulant électrique volaient la vedette.


 CHAPITRE 5 : LA FIN DU CAUCHEMAR

[…] Unanimement, ils étaient sceptiques. « Vous verrez bien, samedi après-midi, lorsque je reviendrai sur mes deux jambes », leur avais-je dit.

 

[…] Le faiseur de miracles s’approcha de moi et me massa le cou, pendant que ses disciples se plaçaient autour de moi en priant, les mains vers le plafond de la basilique. D’autres se jetèrent à genoux devant moi. Le spectacle était très impressionnant. Le père vint donc me faire face et donna des claques sur mes bras, qui reposaient sur mes accoudoirs. Je mis alors à bouger vigoureusement les bras. J’étais stupéfié !


 CHAPITRE 6 : LE RETOUR AU BERCAIL

[…] Malheureusement, j’ai vite compris que ma vie n’était plus la même. Il y avait le Erick d’avant et le Erick d’après.

 

[…] Et j’ai tout aussi vite réalisé qu’à 17 ans maintenant, en fauteuil roulant et dépendant à tous les niveaux, même pour les petites envies naturelles, je ne pouvais plus suivre mes amis qui faisaient leur jeunesse. Je passais presque mes journées entières au lit à dormir.

 

[…] J’étais si malheureux, espérant toujours la fameuse intervention divine. Il n’y avait aucune autre option possible : je ne pouvais vivre ainsi, je devais remarcher à tout prix. C’était une question de vie ou de mort.


 CHAPITRE 7 : LE MIRACLE

[…] Un bon midi, chez mon père, alors que j’étais toujours couché fidèlement à mon habitude pour fuir la réalité, la femme de ménage vint me porter le téléphone. C’était un appel d’un frère rédemptoriste qui voulait m’annoncer que le fameux prêtre qui faisait des miracles effectuerait bientôt une célébration dans un congrès au Massachusetts.


 CHAPITRE 8 : LE FOND DU BARIL

[…] J’avais même préparé une cassette vidéo sur laquelle je m’étais filmé. Je voulais qu’elle soit diffusée au salon funéraire. Cette cassette expliquait mon geste dans les moindres détails, afin de bien faire comprendre à tout le monde que je n’étais pas un lâche, mais tout simplement un humain qui ne pouvait composer avec cette nouvelle vie et toutes ses contraintes.

 

[…] Je pensais continuellement à ce qui approchait. C’était tout de même la fin de mon existence, c’était peu banal.


 CHAPITRE 9 : LA SECONDE RÉADAPTATION

[…] Il n’y aurait rien ni personne pour m’en empêcher. Je suis persuadé que, même si j’avais eu un mur de briques devant moi, je serais littéralement passé au travers. J’avais une énergie et une motivation sans bornes. J’étais là pour réussir où j’avais jadis échoué. En repoussant ainsi mes limites, j’atteindrais mes objectifs et surprendrais par le fait même bien des gens. Un autre atout : j’étais animé par la fougue de la jeune vingtaine, celle qui donne des ailes.


 CHAPITRE 10 : ENFIN CHEZ MOI

[…] jusque-là je n’avais jamais pu sortir seul de chez moi. Au Lac-Saint-Jean, les lieux où j’avais habité n’étaient pas suffisamment accessibles pour que je puisse me rendre à l’extérieur par mes propres moyens. C’était incroyable, un simple bouton à côté d’une porte me donnait à présent mon indépendance. Après cinq ans, j’étais enfin libre.

 

[…] il n’était pas du tout facile de se retrouver seul en appartement à 21 ans en fauteuil roulant, paralysé des quatre membres. Lorsque ma copine était là, elle contribuait à faire grandir une solide confiance en moi, car je la savais à proximité pour intervenir si un transfert se passait mal. Et tout cela avait fini par me faire carburer à la pression.


 CHAPITRE 11 : ÇA PASSE OU ÇA CASSE

[…] Imaginez une nouvelle étape, au niveau collégial, dans une nouvelle école, une nouvelle ville, et en plus dans une nouvelle peau.

 

[…] Dieu soit loué, j’avais une belle gueule et un bon sens de l’humour. Probablement était-ce ce dernier atout qui me permettait d’avoir tant de succès auprès des demoiselles. Il devait dédramatiser et démystifier un peu mon allure.

 

[…] Moi qui avais toujours adoré relever les défis, j’étais servi. Mais je devais mettre toutes les chances de mon côté.

 

[…] Hélas, les choses ne se déroulèrent pas vraiment comme je l’espérais.


 CHAPITRE 12 : LE BARREAU SIX EN SIX

[…] Quelques mois avant le début des classes, afin d’éviter d’avoir à nouveau des problèmes avec les barrières architecturales, j’avais fait le même exercice qu’avant mon entrée à l’université.

 

[…] C’est aussi à cette époque que j’appris par les médias que le taux de réussite des six examens du Barreau à la première tentative était de 27 %. Il faut bien préciser ici qu’il y avait tout de même la possibilité de reprendre un examen. Par contre, cela occasionnait des délais. En ce qui me concernait, j’avais suffisamment gaspillé de temps avec mon accident. Je n’en avais plus à perdre.


 CHAPITRE 13 : LA RÉALISATION DÂ’UN GRAND RĂŠVE

[…] Voilà que maintenant, en guise de récompense pour tous les efforts surhumains déployés au cours de la dernière décennie, la vie m’offrait ce cadeau. Tout de même assez invraisemblable : après tous ces détours, j’étais exactement à l’endroit où j’avais toujours voulu être.

 

[…] J’appris également que, depuis mon arrivée au bureau, le taux d’absentéisme avait diminué. Incroyable : seulement par ma présence quotidienne et à mon insu, j’avais pu véhiculer un tel message de ténacité !


 CHAPITRE 14 : UNE CHANCE INOUĂŹE

[…] Je vais donc dans ce chapitre essayer de transformer l’un des pires moments de ma vie, sinon le pire, excepté mon accident de 1991 évidemment, en un élément positif,

 

[…] Littéralement prisonnier de votre lit. Je n’ai jamais fait de prison, mais je sais que les prisonniers peuvent tout de même se rendre au jardin, au gymnase, à la cafétéria, à la salle de télévision ou même simplement se déplacer dans leur cellule.

 

[…] Malgré toutes mes précautions, au milieu de l’été 2008, je fus victime de cette ennemie si hypocrite.


 ANECDOTES SAVOUREUSES

[…] Le look avant tout ! – À une certaine époque, j'étais très soucieux de l'apparence de mon fauteuil roulant. Je préférais donc de jolies petites roues colorées de patins de rollerblade, aux roues avant plus grosses de fauteuil roulant traditionnel. Une roue de rollerblade, c'est joli mais c'est en effet petit. Imaginez, lorsqu'on ne voit pas un trou dans le trottoir et que la belle petite roue de rollerblade y pénètre ! Je peux vous garantir qu'un fauteuil roulant, ça peut freiner assez rapidement, et peut aussi éjecter le gars qui est assis dessus encore plus rapidement.


 RECETTE GAGNANTE

 

[…] Vous comprendrez que je n’ai pas écrit ce livre pour tirer à boulets rouges sur qui que ce soit, mais plutôt pour bien faire comprendre, en tentant de refléter la pure vérité, les difficultés qui peuvent se dresser dans la vie d’une personne handicapée.

 

[…] Nous sous-estimons notre pouvoir, nous sommes tous habités par une force intérieure inestimable : LA RAGE DE VIVRE.


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